CSE Avril 2024 : Un CSE lourd avec de grandes orientations !

L’ordre du jour du CSE d’avril était particulièrement copieux avec des gros sujets :

• Marche de l’entreprise
• Information en vue de la consultation du CSE sur le projet de réorganisation de la filière agricole
• Information sur la campagne REVREM 2024
• Information en vue de la consultation du CSE sur les projets d’évolution du réseau, notamment dans le cadre du plan stratégique qui prévoit à l’horizon 2027 une taille d’agence d’au moins 7 ETP. C’était le point majeur du CSE car depuis maintenant plusieurs mois c’est l’attente, c’est les bruits de couloirs, c’est la question : Mon agence va t’elle fermer ? Vais je rester DA ? car au niveau de la Direction Générale, de la Direction des Ressources Humaines, des RDS, le message était clair : On ne gardera que les meilleurs !

En préambule, nous avons appris la nomination prochaine de Claude KOESTNER en qualité de Président du Conseil d’Administration du CIC Sud Ouest en lieu et place d’Eric PETITGAND.

 

Le point 1 a repris les principaux résultats du premier trimestre 2024 vs 2023.

Sans surprise, les résultats sont plutôt mal orientés avec :

• PNB : 84,6 M€ soit -6,2% vs 1T2023 malgré la légère hausse des commissions (+1%). La baisse tient au PNI (34 M€ contre 41 M€ soit -17%) du fait de la hausse principalement du taux des ressources et un TCI défavorable. La Direction a réinsisté sur le fait que le TCI n’était qu’un indicateur et que désormais, la priorité était de rentrer des crédits même si TCI négatif. Pour le bilan de la banque, cela comptera.

• Frais Généraux : 71 M€ contre 67 M€ soit +6% ; Les frais de personnel ne progressent que de 1%. Les augmentations de charges proviennent surtout du cout de l’énergie (+500 K€) et des refacturations groupe.
• Coût du risque : 30 M€ contre 4 M€ ; Cette augmentation est sur tous les marchés avec une accélération des entrées en CTX sur des dossiers quasiment directement en liquidation. Cependant, il y a surtout 1 dossier de place (GE) sur lequel le CIC SO a provisionné 22 M€. Nonobstant cette provision, le coût du risque aurait été de 8 à 9 M€ à rapprocher de 4 M€.  Clairement, le coût du risque pèse sur les comptes.

• RN : Le CIC SO sort une perte de 17 M€ au premier trimestre vs un bénéfice de 14 M€ au 1T2023.

 

Ces résultats sont les plus mauvais du CIC SO depuis 10 ans. Pour autant, la Direction Générale reste prudente mais ne semble pas réellement inquiète. En Juin, la commission économique du CSE CIC SO se réunira. Les élus vont tacher d’avoir une meilleure vision de la situation et des perspectives 2024.

 

 

Le point 2 portait sur la réorganisation de la filière agricole. Globalement, le projet s’articule autours de « Pole Agricole », en fait des regroupements de CA Agri sur des agences existantes et positionnées dans des zones à fort potentiel agricole. Les CAA auront des FDC « pur » agri. Ils seront animés par la filière AGRI mais dépendront d’un DA ayant une appétence AGRI. L’objectif de mise en oeuvre est à horizon fin 2024.

• Sur le secteur Béziers Méditerranée, les agences de Lezignan et Castelnaudary deviennent Pole Agri (2 CAA par site) et l’agence de St Estephe conserve 1 CA Agri en isolé
• Sur le secteur Montpellier, les agences de Castries, Pezenas, Mendes et Saint Chely deviennent Pole Agri (2 CAA par site), le Pdv de St Affrique reste Agence isolée (1 CAA)
• Sur le secteur Toulouse Ariège, l’agence de L’Isle Jourdain devient Pole Agri (2 CAA) et Saint Sulpice reste agence isolée (1 CAA)
• Sur le secteur Océan Pyrénées, les agences de Hasparren et Saint Palais sont Pole Agri (1.5 CAA), Aire sur Adour également ( 2 CAA) et les agences de Saint  Gaudens et Nay deviennent agence isolée (1 CAA)
• Sur le secteur Bordeaux Garonne, maintien de 2 sites isolés (Libourne et Langon)
• Sur le secteur Coeur Sud-Ouest, les AMS d’Onet et d’Aurillac deviennent Pole Agri (2 CAA par site) et maintien de plusieurs agences isolées Marmande, Villeneuve sur Lot, Nerac, Caussade et Moissac.

Le projet tel que présenté ne semble pas révolutionnaire. Il y a certes un intérêt pour les CA AGRI de ne plus être seuls dans une agence mais il restera encore des CA AGRI isolés. Nous constatons également que les CA AGRI continueront d’être managés par des DA GP non spécialisés même si la DG souhaite améliorer les compétences des DA sur ce marché particulier. Ensuite pas de changement sur l’animation transversale.

Nous aurions préféré un projet disruptif : La création d’agence AGRI avec une Direction spécialisée. 31 CA AGRI auraient très bien pu être affectés à 4 ou 5 agences spécialisées (à l’instar des agences DAI ou des Agences entreprises). Cela aurait également permis des opportunités de création de postes de DA AGRI, donc une évolution pour les CA AGRI confirmés ou d’autres.

La Direction estime que leur projet est plutôt ce qu’il fallait faire mais ne s’interdit pas à le revoir si besoin. Mais pas pour l’instant ! Circulez il n’y a plus rien à voir et on tiendra compte de vos idées un jour…. La qualité du dialogue social avec des « partenaires » sociaux, tout un programme !

 

 

Le point 3 portait sur REVREM 2024. La CGT avait déjà posé des questions sur ce sujet pour le CSE de Mars (non traitées) et donc attendait quelques éclaircissements.

Pour rappel à la suite des NAO 2023 pour 2024, l’enveloppe d’augmentation individuelle est passée à 2% contre 1,5%. Pour le CIC SO, cela représente environ 1,6 M€ contre 1,2 M€ en 2023 soit une hausse de 33%.

Résultats des courses :

 

• 255 mesures contre 217 en 2023 qui ont ainsi concerné 16% de l’effectif contre 13%. 
• Montant moyen de l’augmentation individuelle 1 998 € contre 1 964 € soit +1,7%
• Une allocation RevRem 2024 de 510 K€ soit 31% du total de l’enveloppe contre une allocation RevRem 2023 de 423 K€ soit 36% de l’enveloppe.

Pour la CGT, le compte n’y est pas.

• 255 c’est +17% alors que l’enveloppe progressait de 33%. Considérant 400 K€ environ, sur la base d’une augmentation moyenne de 1.998 €, 200 mesures additives auraient pu être réalisées si 100% de l’enveloppe avait été consacrée à des rattrapages. Ainsi, 417 personnes auraient pu être augmentées et non 255.
• 31% de l’enveloppe allouée contre 36% l’an dernier. Si ce taux avait simplement été maintenu, c’est 290 personnes qui auraient pu être concernées pour ce premier train de mesures et non 255.

Clairement c’est une mauvaise surprise !

Mais tellement évidente puisque ces données corroborent ce que certains collègues nous avaient remonté ; Dans certains services ou agences, le message était : les enveloppes RevRem seront limitées en 2024. Il semble qu’il y aurait eu de « l’autocensure ». En clair, certains collègues ont été incité à ne rien demander et quelques managers n’auraient pas remonté toutes les demandes.

Les négociations NAO avaient porté leurs fruits et il est indécent que les salariés n’en aient pas eu le juste retour. L’esprit des NAO d’augmenter un plus grand nombre a été détourné pour préparer le plan stratégique et faire passer la pilule des arbitrages.

Vos élus CGT ont réaffirmé leurs désapprobations quant à ces chiffres. 

 

 

Enfin, le point majeur de ce CSE, le projet de réorganisation du réseau, projet EDSA (Evolution Des Sites Agences).

Pour rappel, le plan stratégique 2024/2027 donne une directive en terme de taille d’agence avec une taille critique minimum de 7 ETP ; Ainsi, à l’horizon 2027, 80% des agences devront être à minima sur ce format. 

Si dans certaines banques régionales, les Directions ont annoncé la couleur sur l’ensemble du plan (exemple CIC LB ou 49 agences seront fermées (ou rapprochées) ou au CIC IDF ou 30 agences seront fermées), d’autres se sont cantonnées aux décisions pour 2024, sachant que la seconde partie de la feuille de route de réorganisations sera présentée début 2025. C’est le choix fait par CIC Ouest (20 agences pour 2024) et par CIC Sud Ouest.

Concernant le CIC Sud-Ouest, fin 2023, nous avions 68 agences (soit 46% du total) qui se situent sous la barre des 7 ETP. 

Pour ce premier volet :

16 agences disparaissent en tant que guichet. Seules 3 ferment « physiquement ». 

• Création de 13 nouvelles agences multi sites (AMS) : Les agences devenant Pdv rattaché restent ouvertes.
  • Secteur Coeur Sud Ouest : Gaillac (AMS Albi/Gaillac)
  • Secteur Bordeaux Garonne : Lesparre (AMS Pauillac/lesparre), Biganos (AMS Andernos/Biganos)
  • Secteur Océan Pyrénées : Lourdes (AMS Bagnères de Bigorre/Lourdes) (ndr : Lourdes était Pdv de l’AMS Tarbes), Cazeres (AMS Saint Gaudens/Cazeres)
  • Secteur Montpellier : Balaruc (AMS Sete/Balaruc), St Gely du Fesc (AMS Juvignac/St Gély), La Grande Motte (AMS Mauggio/LGM), Gignac (AMS Clermont l’herault/Gignac)
  • Secteur Béziers : St Chinian (AMS Colombier/St Chinian)
  • Secteur Toulouse : Salies du Salat (AMS St Girons/Salies), Auterive (AMS Muret/Auterive), Pamiers (AMS Foix/Pamiers)
• Fermeture de 3 agences par rapprochement avec une agence monosite.
  • Secteur Béziers : Perpignan Centre est absorbé par IBB Perpignan, Courondelle est absorbé par IBB Beziers
  • Secteur Bordeaux : Bouscat Libération ferme avec transfert sur Bouscat Berthelot, Bègle ferme avec transfert sur Villenave d’Ornon.

19 Pdv ferment physiquement (inclus les 3 agences vu supra):

• • • Secteur Océan Pyrénées : Fermeture de Tarbes Foch pour transfert sur Tarbes La Gespe, Fermeture de Cambo avec transfert sur Hasparren, fermeture de Hendaye avec transfert sur Saint Jean de Luz, fermeture de Orthez avec transfert à Pau Lescar, Fermeture de IBB Pau avec transfert sur Lescar (en Mise en commun de moyen et direction assurée par le DA GP CIC SO).
    • Secteur Coeur Sud Ouest : Fermeture de Terrasson avec transfert sur Brive
    • Secteur Toulouse : Fermeture de Lavaur avec transfert sur Saint Sulpice, fermeture de Cugnaux avec transfert sur Portet sur Garonne, fermeture de Toulouse Carnot avec transfert sur Toulouse Rue des Arts, fermeture de IBB Toulouse (locaux à Carnot) avec transfert sur Toulouse Rue des Arts, Fermeture de Saint Lys avec transfert à Muret, fermeture de Lavelanet et transfert sur Foix.
    • Secteur Montpellier : Fermeture de Lodeve avec transfert sur Clermont l’hérault, fermeture de Marsillargues avec transfert sur Mauggio, fermeture de Frontignan avec transfert sur Site/Balaruc.
    • Secteur Bordeaux : Fermeture de Victoire avec transfert sur Nansouty et chapeau rouge, fermeture IBB Bordeaux (locaux de Victoire) avec transfert sur Pey Berland

Ces opérations ont des conséquences en terme d’ETP. La Direction nous explique poursuivre un engagement de maintien de l’emploi. Pour autant, rien ne nous a été présenté en ce sens. La Direction engagera dès juin des « entretiens individuels » avec l’ensemble des collaborateurs concernés dans le cadre d’un point carrière afin de les accompagner dans leur projets professionnels (!!!), les formations nécessaires et d’étudier les mobilités géographiques et/ou fonctionnelles. Maintenant,  quels seront les choix des collègues concernés ? La CGT sera à votre écoute et vous accompagnera sur ces sujets. Nous sommes à votre disposition. 

En terme d’ETP, ces projets se soldent par la disparition de postes :

Vous trouverez le détail des effets de cette réorganisation en terme ETP en cliquant ici. C’est –24 ETP retraité des CA AGRI.

• 17 postes de DA disparaissent mais seulement 11 postes de RC sont proposés. Cela fait passer la pilule pour les DA perdant leur statut, bien que second d’agence ne soit pas la même chose. Mais pour les égos, c’est plus acceptable. Cependant tous n’étant pas concernés. Que faire des DA perdant leur poste ? Sachant que la DG, la DRH et les RDS n’ont cessé de dire que seuls les meilleurs seront maintenus. D’ailleurs, à date, personne n’a su définir ce qu’ils entendaient par les meilleurs.. Nous doutons malheureusement que les critères « sociaux » ne seront pas forcément prioritaires et que d’autres seront privilégiés.
• Pour les postes de CA AGRI, ils sont réaffectés dans les Poles Agri. Donc pas de disparitions.
• 5 postes de CC pro disparaissent.
• 5 postes de CEP disparaissent à rapprocher de la création de 13 postes de Conseiller Patrimonial : Au regard de la fiche mission des CEP, seront ils les plus intéressés pour prendre des postes de Patrimoniaux ? Difficile de le croire…Demain clairement (et c’est assumé), les CEP disparaitront. Ce métier et donc l’ensemble des CEP sont en sursis.
• 15,5 postes de Conseillers clientèles disparaissent mais il n’y a pas de création de postes de Chargés d’affaires Particuliers. Que sera t’il sera proposé ?

Lors du dernier sondage « vousavezlaparole2022« , ressortaient des interrogations sur la visibilité, l’avenir, les progressions de carrière. Le plan stratégique ouvre encore plus d’incertitudes, réduit encore plus les perspectives. C’est inquiétant.

Alors, certes, les Conseillers Clientèles, conseillers Pro pourraient renforcer les équipes des agences restantes. D’ailleurs, partout dans le réseau nous constatons des « trous », des besoins, une charge de travail lourde. Mais la réalité va se heurter à deux écueils :

• La taille des portefeuilles : Il n’y aura renfort que si les portefeuilles sont trop lourds…

 

• Les comptes de résultats. En effet, pour de nombreuses agences, les résultats sont en berne. Seront elles renforcées ? Les coûts additifs ne seront ils pas considérés comme des charges et non des investissements ?

Enfin, des questions de la QVT et de la charge de travail peuvent se poser. Le groupe est en négociation des nouveaux accords où les  items comme équilibre vie professionnelle/vie privée, charge de travail, temps de vie, déconnexion sont au centre des discussions. L’expérience des AMS montre très souvent que cela ne permet pas une amélioration des conditions de travail mais, au contraire, concoure à une dégradation. Pourtant, dans 90% des cas, c’est le format privilégié par la Direction avec 16 créations de nouvelles AMS et seules 3 absorptions/monosite. Que fait la Direction du RETEX (retour d’expérience) ? Les données de distance entre les Pdv sont sous estimés, la charge de travail avec des ETP en moins ne fera que progresser et n’améliorera pas la fluidité et la possibilité d’utiliser le télétravail. LEs heures supplémentaires non payées continueront d’augmenter elles !

Pourtant l’AMS reste la panacée au CIC SO !

Pourquoi ? Parce que les AMS permettent facilement la réduction des effectifs. Ainsi, –27 ETP sur le premier volet. Combien pour le second volet 2025 ? Le plan stratégique ne serait t’il pas  in fine un plan caché de réduction des effectifs  ?  Cette question reste prégnante.

Demain quelle sera la physionomie de notre réseau ? Selon nos analyses, nous estimons qu’environ 30 à 35 agences seront fermées (en tant qu’agence) pour arriver à un total d’agences GP de l’ordre de 120/115 contre 149 à fin 2023.

L’information CSE a ensuite été partagée auprès des Directeurs d’agences via un Webinaire. Il semble cependant qu’aucune question n’ait été posée. Les DA seraient ils résignés ou prudents compte tenu d’un climat incertain, fort pluvieux d’ailleurs….

Malgré nos interrogations et une vision parcellaire, les Organisations Syndicales ont toutefois décidé de ne pas demander la nomination d’un expert sur la première fournée se réservant cependant la possibilité de le faire dès la seconde fournée qui nous sera présentée en mars/avril 2025. Ainsi, nous aurons du recul sur les projets EDSA 2024 y compris sur le volet de l’accompagnement RH des collègues impactés. 

La CGT a insisté pour qu’un suivi psychologique soit assuré car tout changement est source d’inquiétude, de risques rappelant la théorie du « swing du changement » (qui a fait l’objet d’une publication : cliquez ici)

Désormais les organisations syndicales disposent de 2 mois pour aller sur le terrain, interroger, discuter avant la consultation. La CGT a posé la question sur la possibilité de revoir le cas échéant certains dossiers. La réponse est édifiante ! Même si nos avis seront pris en compte, rien ne fera changer la Direction sur ce premier volet. Les dossiers présentés sont définitifs.

C’est ce que l’on appelle le « dialogue social » .

 

 

 

D’aucuns diraient : « Pisser dans un violon » ! Dans la catégorie des expressions incongrues, l’expression est néanmoins plus subtile qu’on ne le pense. Alors certes, cette expression se trouve dans le cadre d’un registre du langage courant ; En conséquence, pour la bienséance, on dira « Bah, autant siffler dans un violon…

Au moins cela fait du bruit !

 

 

Nous vous donnons rendez vous prochainement.